Exposition Bulgari au Grand Palais : Bulgari, entre histoire et éternité , De 1884 à 2009 : 125 ans de joaillerie italienne

 

Bulgari, entre histoire et éternité , De 1884 à 2009 : 125 ans de joaillerie italienneAmanda Triossi

• relié. Paru en 10/2009
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  Ce livre splendidement conçu et illustré nous plonge dans l'histoire de la plus célèbre famille de joailliers du monde.
  Cet ouvrage passionnant qui retrace, à travers des images éblouissantes, l'histoire variée et haute en couleur de la joaillerie Bulgari, présente plus de 300 objets de la fin du XIXe siècle à nos jours.
  Il s'agit du catalogue d'une importante exposition itinérante qui ouvrira tout d'abord en 2009 à Rome, pour marquer le 125ème anniversaire de Bulgari, avant de voyager dans les principales capitales du monde jusqu'en 2012. Le but de l'exposition et de ce catalogue est d'illustrer les réalisations de Bulgari dans le domaine de la joaillerie et de la création, mais aussi de souligner son héritage unique, dont les racines plongent dans l'Antiquité classique grecque, la Rome antique, la Renaissance italienne et le baroque romain. Ce volume, à la fois agréable à lire et didactique, est un complément indispensable à la collection de tous les amateurs de bijoux.
  
  Amanda Triossi est experte en bijoux chez Sotheby's, Londres, et l'auteur de plusieurs livres sur la joaillerie. Elle est conservatrice de la Bulgari Vintage Collection.
  
  Extrait du livre :
  Alvar González-Palacios
  Le nom des Bulgari
  
  Il était une fois... Je ne vivais pas encore à Rome mais, lorsque je m'y trouvais, j'allais toujours déjeuner au Caffè Greco et, de l'autre côté de la rue, via dei Condotti, je ne pouvais pas ne pas voir, intrigué, les cinq énormes vitrines encadrées de marbre Africano et surmontées, en gros caractères, des sept lettres qui ont fait rêver toutes les femmes du monde. On serait tentés de penser à un vers de Montale sur le charme des noms : celui de Bulgari frappe l'imagination de tous, synonyme de richesse, de grâce et d'élégance. Cela n'aurait pas dû intéresser l'historien de l'art en puissance que j'étais et l'homme sérieux que je croyais être, mais qui est à l'abri de ces trois vertus de la mondanité ? Je me consolais en songeant que le snobisme n'empêchait pas l'étude. Ce jour-là, j'avais rendez-vous avec Costantino Bulgari parce que, lors d'un précédent séjour à Rome, j'avais eu l'occasion d'entrevoir dans l'une des vitrines une grande pendule en ébène, bronzes dorés et pierres dures. J'avais écrit et on m'avait invité à venir l'étudier personnellement. Bulgari était un homme qui parlait peu, grand et solennel comme il convenait à l'auteur des deux volumes Argentier !, gemmari e orafi dltalia traitant des argentiers, des joailliers et des orfèvres de Rome, qui avait paru quelques années auparavant, en 1958 ; livre que j'avais réussi à acheter après avoir lu la recension enthousiaste que lui avait consacrée Hugh Honour. Et je ne l'ai jamais regretté. Je crois pouvoir affirmer que cette publication amorce de manière concrète et souvent définitive l'étude des arts décoratifs en Italie. Nous ne disposions jusque-là que de volumes illustrés avec des commentaires parfois brillants mais presque jamais fondés, et par ailleurs de dizaines d'articles scientifiques et de documents d'archives. Une bibliographie d'images et une de documents. Il manquait des ponts entre ces parallèles qui ne pouvaient trouver de points de convergence. Je crois que c'est précisément le monsieur qui se trouvait devant moi, solidement campé comme un pilier, qui résolut ce problème. Dans la préface de son livre, Costantino Bulgari nous fournit l'explication en racontant l'émerveillement qu'il ressentit à Lisbonne à la vue des chefs-d'oeuvre que Jean V de Portugal avait fait exécuter à Rome vers le milieu du XVIIIe siècle, conservés par miracle à Saint-Roque. En effet, Napoléon n'ayant pas réussi à pousser son avancée au-delà de l'Espagne, les anciens chefs-d'oeuvre en argent du Portugal n'avaient pas été fondus comme cela avait été le cas partout en Italie, à l'exception de la Sicile (où Napoléon n'était pas allé). Les auteurs des merveilles de Lisbonne étaient restés jusque-là pratiquement anonymes, et c'est Bulgari qui, avec la patience d'un moine du Moyen Âge, retraça leur état civil et leur activité artistique.
  
  
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