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Psychologie

  • Gustave le bon

    Gustave Le Bon

    Gustave Le Bon

     

    Psychologie des foules The Crowd & Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds

     

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    Gustave Le Bon (7 mai 1841 à Nogent-le-Rotrou – 13 décembre 1931 à Marnes-la-Coquette), est un anthropologuepsychologue social,sociologue et scientifique amateur français. Polygraphe, il est l'auteur de nombreux ouvrages dans lesquels il aborde le désordre comportemental et la psychologie des foules. Il soutient sans équivoque la théorie d'une hiérarchisation des groupes ethniques humains (qualifiés de « races ») et de la supériorité de l'homme occidental. Il avait également des tendances anticléricales.

    Sommaire

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    Biographie [modifier]

    Né en 1841 au Blanc où son père était conservateur des hypothèques, il fit ses études au lycée de Tours, puis à la faculté de médecine à Paris, où il obtient le titre de docteur en médecine en 1866. Benoît Marpeau, dans la biographie qu'il lui a consacré, nie cependant l'obtention de ce titre.

    Il parcourut l'Europe, l'Asie et l'Afrique du Nord entre les années 1860 et 1880. Il écrivit des récits de voyage, des ouvrages d'archéologie et d'anthropologie sur les civilisations de l'Orientet participa au comité d'organisation des expositions universelles.

    En 1879, il fit une entrée remarquée au sein de la Société d’Anthropologie de Paris qui lui décerna l'année suivante le prix Godard pour son mémoire Recherches anatomiques et mathématiques sur les lois de variation du volume du cerveau et sur leur relation avec l'intelligence. Mais en 1888, il démissionne et rompt tout contact avec cette Société peu ouverte aux approches psycho-sociologiques novatrices de Le Bon pour lequel "il n'y a pas de races pures dans les pays civilisés" (L'homme et les sociétés (1881) et qui entend le terme de "race", à l'instar de Taine ou Renan, comme un synonyme de "peuple", c'est à dire "un agrégat d'hommes appartenant au même milieu et partageant la même culture (langue , tradition, religion, histoire, coutumes vestimentaires , alimentaires, etc)". "Les classifications uniquement fondées sur la couleur de la peau ou sur la couleur des cheveux n'ont guère plus de valeur que celles qui consisteraient à classer les chiens d'après la couleur ou la forme des poils, divisant, par exemple, ces derniers en chiens noirs, chiens blancs, chiens rouges, chiens frisés, etc." (L'homme et les sociétés)

    Son premier grand succès de librairie en sciences sociales est la publication en 1894 des Lois psychologiques de l'évolution des peuples, ouvrage qui se réfère aux lois de l'évolution darwinienne en les étendant de la physiologie à la psycho-sociologie . L'année suivante, il écrit Psychologie des Foules1, pour lequel il fut félicité par Mussolini (lettres conservées par l'Association des Amis de Gustave le Bon).

    Le Bon participe par la suite activement à la vie intellectuelle française. En 1902, il lance une série de « déjeuners du mercredi » auxquels sont conviées des personnalités telles queHenri et Raymond PoincaréPaul ValéryÉmile PicardCamille Saint-SaensMarie BonaparteAristide BriandHenri Bergson, etc.

    Influence [modifier]

    Les idées contenues dans Psychologie des Foules jouèrent un rôle important au début du xxe siècle. Ainsi, l'ouvrage de Sigmund FreudPsychologie collective et analyse du moi, paru en 1921, mentionne-t-il les travaux de le Bon notamment sur "les modifications du moi lorsqu'il est au sein d'un groupe agissant". En 2010, Psychologie des foules fera partie de la série Les 20 livres qui ont changé le monde publiée conjointement par les Éditions Flammarion et le journal Le Monde. Dans sa préface, Mathieu Kojascha écarte l’idée que l’ouvrage ait pu faire le lit du fascisme et conclut : « Contribution définitive à la psychologie collective, à la compréhension du phénomène mystérieux qu’est la foule, Psychologie des foules de Gustave Le Bon doit aussi son immense succès au fait que ce personnage étonnant, intriguant, a su exprimer l’inquiétude de ses contemporains, leur perplexité devant certains aspects de la modernité. Perçu comme un texte fondateur de la psychologie sociale, ce livre est donc un formidable document d’histoire. »

    Ses découvertes lui permirent par ailleurs d'avertir dans un article intitulé " De l'évolution de l'Europe vers diverses formes de dictature" dès 1924 du fait que la montée du fascisme en Italie n'était pas un phénomène isolé mais risquait au contraire de s'étendre, par le même mécanisme d'un meneur de foules prenant, à la faveur d'événements violents, les rênes du pouvoir et les confisquant ensuite à son seul profit. Si les praticiens du totalitarismeMussoliniHitlerStaline et Mao passent pour s'être inspirés de Gustave Le Bon2, beaucoup de républicains - RooseveltClemenceauChurchillde Gaulle, etc. s'en sont également inspirés. De fait, Le Bon n'a fait qu'analyser des phénomènes de croyances et de mobilisation collective qui peuvent servir à une rhétorique de conviction démocratique comme à une propagande totalitaire. Ses travaux sur la psychologie des foules furent utilisés dans la première moitié du xxe siècle par des chercheurs en sociologie des médias tels que Hadly Cantril ou Herbert Blumer pour décrire les réactions des groupes face aux médias.

    Redécouverte à l'époque moderne [modifier]

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    Il a été redécouvert en France grâce à Serge Moscovici lors du cinquantenaire de la mort du sociologue en 1981 avec L'Âge des foules qui traite des précurseurs de la psychologie sociale, à savoir Gustave Le Bon, Gabriel Tarde et Sigmund Freud. Pour Moscovici, Le Bon (en qui il voit le « Machiavel des sociétés de masse ») est celui qui, le premier, a saisi l'importance du rôle (potentiellement destructeur) des masses dans le processus historique et en a esquissé la typologie.

    En 1977, Catherine Rouvier, après son mémoire soutenu en 1976 avec Roger-Gérard Schwartzenberg à l'Université de Paris 2 Pantheon Assas sur "la personnalisation du pouvoir en France de 1875 à 1958" faisait porter ses recherches en histoire sur la psychologie politique sur Le Bon et montrait que ce dernier était en réalité mal compris car victime d'une confusion courante entre "masses " et "foules". En effet l'apport de Le Bon à la psychologie sociale ne concerne nullement les masses - concept très général peu susceptible d'une approche expérimentale. Son véritable sujet d'etude est la foule définie comme une réunion momentanée d'individus soumis à une émotion forte à la suite d'un événement et/ou d'un discours ou d'un image provoquant la peur , la haine , ou au contraire l'enthousiasme et l'amour. Ces découvertes de le Bon s'inscrivent en effet clairement dans le débat qui agite les historiens du XIXeme siècle sur les causes de la violence et du caractère subit des révolutions, celle de 1789, bien sur mais aussi celles de 1830 , 1848 et 1870. Celà est donc bien distinct ce qui sera developpé plus tard par Wilhem Reich, par exemple sur "la psychologie de masses du fascisme".

    L'etat de suggestibilité de la foule est tres précisément décrit par ce medecin passionné par les experiences en tout genre, de Charcot sur la guerison de l'hysterie par l'hypnose à la Salpetriere ainsi que par la technique - au depart fondée sur l'hypnose- de la guerions des nevroses par Sigmund Freuyd avec lequel il correspondit grâce àleur amie commune Marie Bonaparte . Le concept de "horde" chez Freud est du reste à rapprocher - mais non à confondre- avec celui de "foule" chez Le Bon . Dans les deux cas est decrit le phenomene du "meneur" qui sous differentes denominations - la derniere en date etant "leader " est celui qui va repondre à l'expectative de du "groupe" , foule ou horde. Mais tandis que la "horde" est un groupe soumis en permanence aux directives de son chef , la foule n'est éminemment suggestible et donc vulnerable à tout mot d'ordre exprimé avec force que pendant le temps que dure l'excitation due à l'evenement - ou à la mise en scene fictive d'un evenement - L'interet majeur de cette théorie dite de la "psychologuie des foules" est precisement d'introduire des la fin du XIX eme siecle dans la reflexion politique le concept de plus en plus utilisé en ce debut de XIX em siecle de" quotient émotionnel" .

    Comme beaucoup de savants provenant des sciences de la nature, il a émis sans précautions oratoires des idées sur la psychologie collective qui parurent choquantes: 1. la tendance des groupes à la soumission à l'autorité se trouve démultipliée dès lors que des événements sont théâtralises , orchestrés, et utilisés par des leaders pour pousser à l'action un groupe qui alors devient "foule". 2. Ce groupe peut être les participants à une assemblée generale , à une manifestation , mais aussi à un jury d'Assises ou à toute autre forme institutionnelle de reunion. Voilà qui ne pouvait que deplaire à des sociologues qui , comme le notera plus tard Pierre Bourdieu,ont tendance à légitimer parfois au delà du raisonnable leur objet d'etudes : la classe politique - qui pourtant etait confrontée à cette epoque au spectacle deletere de debats à l'assemblée nationale ou parfois on criait "a mort" ( Contre Ferry dans l'affaire du Tonkin )!

    Les idées de Le Bon se sont trouvées largement vérifiées, ainsi la tendance des masses à se plier à la servitude volontaire. « Le fait que le régime totalitaire, écrit Hannah Arendt à ce sujet, malgré l’évidence de ses crimes, s’est appuyé sur les masses, est profondément troublant." (Les origines du totalitarisme, Éditions du Seuil, 1950)

    Le Bon peut aussi être considéré comme le précurseur de la notion de "public" aujourd'hui utilisée en sociologie des medias. En effet, une "foule" au sens psycho-sociologique du terme peut ne pas être réunie physiquement (ainsi les téléspectateurs ou les internautes), ses membres forment, à un moment donné, une communauté qui participe à une même activité et partage les mêmes émotions. Mort en 1931, il a pourtant pu mesurer l'impact futur que seraient appelé à avoir les mass media : « Avec les moyens actuels de publicité, consignait-il en 1924, une opinion ou une doctrine peut être lancée comme un produit pharmaceutique quelconque. »

    Gustave Le Bon et la Première Guerre mondiale [modifier]

    Gustave Le Bon a prédit qu'elle serait meurtrière car il s'agirait de guerres de conscrits et non plus de professionnels. Ainsi dans Psychologie du socialisme (1898), il écrivait que « les prochaines luttes entre nations seront de véritables luttes pour l'existence ne pouvant se terminer que par l'écrasement complet de l'un des combattants. » Ses idées sur la psychologie ont influencé l'école de guerre, chargée de préparer les officiers. Le Bon a aussi analysé le conflit dans des livres comme Premières conséquences de la guerre (1917).

    Œuvres [modifier]

    Bibliographie établie d'après celle présente dans la réédition de 1984 de Psychologie du socialisme par Les Amis de Gustave Le Bon (cf. pages 415-416).

    Ouvrages médicaux [modifier]

    Voyages, histoire et psychologie [modifier]

    Les Premières Civilisations de l'Orient(1889) (Bibliothèque de l'Institut islamique de Dakar)
    • Voyage aux Monts-Tatras (1881)
    • L'Homme et les sociétés - Leurs origines et leur histoire (1881)
    • La Civilisation des Arabes (ISBN 2-84132-005-7) (1884)
    • Voyage au Népal (1886)
    • Les Premières Civilisations de l'Orient (1889) Lire en ligne sur Gallica.
    • Les Civilisations de l'Inde (1893)
    • Les Monuments de l'Inde (1893)
    • Lois psychologiques de l'évolution des peuples (1894)
    • Psychologie des Foules (1895)
    • Psychologie du socialisme (1898)
    • Psychologie de l'éducation (1902)
    • Psychologie politique (1910) Lire en lignelire en ligne sur Gallica
    • Les Opinions et les croyances (1911)
    • Aphorismes du temps présent (1913)
    • La Vie des vérités (1914)
    • La Révolution française et la psychologie des révolutions (1912)
    • Enseignements psychologiques de la guerre européenne (1915)
    • Premières conséquences de la guerre (1917)
    • Hier et demain. Pensées brèves (1918) Lire en ligne sur Gallica.
    • Psychologie des temps nouveaux (1920)
    • Le Déséquilibre du monde (1923)
    • Les Incertitudes de l'heure présente (1924)
    • Bases scientifiques d'une philosophie de l'histoire (1931) Lire en ligne sur Gallica.

    Recherches scientifiques [modifier]

    Articles scientifiques [modifier]

    • Sur l'utilisation des forces naturelles et leur transportRevue Scientifique - 20 août 1881
    • Les forces de l'avenirRevue Scientifique - 8 octobre 1881
    • L'électricité et les forces de l'avenirRevue Scientifique - 5 novembre 1881
    • L'anthropologie actuelle et l'étude des racesRevue Scientifique - 17 décembre 1881
    • Sur la formation actuelle d'une race dans les monts TatrasRevue Scientifique - 18 mars 1882
    • La civilisation des arabes et l’étude scientifique de l’histoireRevue Scientifique - 1er Décembre 1883
    • L'Inde moderne. Comment on fonde une colonie, comment on la garde et comment on la perdRevue Scientifique - 20 novembre 1886
    • Influence de l’éducation et des institutions européennes sur les populations indigènes des coloniesRevue Scientifique - 24 août 1889
    • La psychologie des femmes et les effets de leur éducation actuelleRevue Scientifique - 11 Octobre 1890
    • Les recherches récentes sur la noix de KolaRevue Scientifique - 22 Octobre 1893
    • La psychologie des foulesRevue Scientifique - 6 & 20 avril 1895
    • La luminescence invisibleRevue Scientifique - 28 janvier 1899
    • De la transparence des corps opaques pour des radiations lumineuses de grande longueur d’ondeRevue Scientifique - 11 février 1899
    • Le rayonnement électrique et la transparence des corps pour les ondes hertziennesRevue Scientifique - 29 avril 1899
    • L’uranium, le radium et les émissions métalliquesRevue Scientifique - 5 Mai 1900
    • Les formes diverses de la phosphorescenceRevue Scientifique - 8 & 15 Septembre 1900
    • La variabilité des espèces chimiquesRevue Scientifique - 22 Décembre 1900
    • La matérialisation de l'énergieRevue Scientifique - 15 octobre 1904
    • La dématérialisation de la matièreRevue Scientifique - 12 et 19 novembre 1904
    • Le monde intermédiaire entre la matière et l'étherRevue Scientifique - 10 et 17 décembre 1904
    • La dématérialisation de la matière comme origine de la chaleur solaire et de l’électricitéLa Nature N°1699 - 16 décembre 1905
    • L'édification scientifique de la connaissanceRevue Scientifique - 1er & 8 février 1908
    • Le rôle de la vitesse dans les phénomènesLa Nature N°1855 - 12 Décembre 1908
    • La renaissance de la magieRevue Scientifique - 26 mars & 2 avril 1910
    • Le spiritisme et la scienceLa Nature N°1962 - 31 décembre 1910
    • Programme d’expériences permettant de résoudre d’une façon définitive le problème de la baguette divinatoireLa Nature N°2085 - 10 Mai 1913
    • Transformations apparentes des peintures en sculptureLa Nature N° 2847 - 15 décembre 1930

    Bibliographie [modifier]

    • Catherine Rouvier : les idées politiques de gustave le Bon ou la mesure de l'irrationnel en politique. PUF collection politique d'aujourd'hui , 1986, epuisé mais disponible sur internet
    • Benoit Marpeau, Gustave Le Bon : Parcours d'un intellectuel (1841-1931), CNRS Editions, 2000.
    • Vincent Rubio, "La psychologie des foules de Gustave Le Bon. Un savoir d'arrière-plan" , Sociétés, Revue des sciences humaines et sociales, 2008/2, n°100.

    Notes et références [modifier]

    1. Livre dont se servait le plus Lénine à la fin de sa vie (in Boris BajanovBajanov révèle Staline, Gallimard, coll. « L'Air du Temps », p. 107).
    2. in Stéphane Courtois, Les logiques totalitaires en Europe, Editions du rocher 2006, chapitre VIII page 211, chapitre IX page 223.

    Liens externes [modifier]

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    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Le_Bon