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Spécial Noël Beaux Livres : Mille ans d'histoire de l'arbre généalogique en France

Mille ans d'histoire de l'arbre généalogique en FranceMarc-Edouard Gautier

  • Beau livre (relié). Paru en 10/2008
  • Expédié sous 4 à 8 jours

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POUR COMMANDER

Branches, racines, rejeton... quoi de plus courant que la métaphore végétale pour évoquer l'histoire d'une famille ? La figure de l'arbre généalogique est profondément ancrée dans notre imaginaire. Et pourtant, qu'y a-t-il de naturel à dessiner ancêtres ou descendants sur les racines ou les branches d'un arbre ?
Longtemps, d'autres représentations oubliées aujourd'hui, architectures, chaînes ou figures humaines, l'ont précédé et concurrencé. L'image de l'arbre, timidement apparue au tournant de l'an Mil, ne s'est imposée par la richesse de sa symbolique qu'à la fin du Moyen Age et à la Renaissance. Pourtant, conquérante du XIVe au XVIe siècle, ou banalisée par la suite, tantôt descendante, tantôt ascendante, flottant dans les airs ou poussant à l'horizontale, chargée de portraits ou d'écus armoriés, déployant ses ramures en formes étonnantes ou les unissant en greffes merveilleuses, elle ne semble souvent que prétexte ornemental loin des réalités végétales.
En effet, au-delà de leurs richesses décoratives, ces compositions complexes et passionnantes visent d'abord à montrer la petite ou la grande histoire des familles. L'arbre et ses figures concurrentes s'adaptent aux différents usages de la généalogie et évoluent avec eux. Loin d'être innocente, leur mise en scène se fait souvent l'écho d'un discours politique, religieux ou social.
Ce livre offre un panorama de l'évolution des pratiques généalogiques et de leurs figurations à travers les trésors des bibliothèques publiques de France parmi lesquels il puise toutes ses illustrations. La majorité d'entre elles provient de la Bibliothèque municipale d'Angers qui conserve la plus vieille généalogie française à motif végétal. Histoires d'images et histoires de familles s'y entrecroisent, car mille ans d'arbres généalogiques sont en quelque sorte mille ans de portraits de familles.

Archiviste paléographe, conservateur des bibliothèques, Marc-Edouard Gautier est l'auteur d'une thèse de l'Ecole nationale des Chartes sur les Elections de sépulture des ducs de Bourbon (XIIIe-XVIe siècle), sous la direction d'Alain Erlande-Brandenburg (2002). Il poursuit en doctorat des recherches sur la mort des princes, l'art et l'archéologie funéraires à la fin du Moyen Age. Il a participé à plusieurs colloques internationaux et publié une dizaine d'articles scientifiques d'histoire et d'histoire de l'art du Moyen Age. Conservateur de la Bibliothèque municipale classée d'Angers, où il est responsable des collections patrimoniales, il y a organisé plusieurs expositions dont A l'ombre des familles, 1000 ans d'arbres généalogiques (2007) dans laquelle étaient présentées certaines des plus anciennes généalogies dessinées en France.

UN DOCUMENT EXCEPTIONNEL ET INÉDIT : la représentation intégrale en taille réelle de la Généalogie et descente des Roys de France datant de 1583 (dépliant de 6 m de long, illustré au recto et commenté au verso).

Extrait du livre :
La passion pour la généalogie si largement partagée de nos jours n'est pas nouvelle. A la fin du XIe siècle déjà, le comte d'Anjou Foulques le Réchin s'inquiétait de ne pas connaître l'histoire de sa famille au-delà de son arrière-grand-père. C'est en ses terres, peu avant le début de son règne en 1068, que des moines de l'abbaye Saint-Aubin d'Angers ont dessiné les plus anciennes généalogies conservées en France, les premières à être ornées de rameaux et de feuillages. Près de mille ans plus tard, cette figure de l'arbre généalogique est profondément ancrée dans notre imaginaire. Et pourtant, qu'y a-t-il de naturel à dessiner ou à placer les noms de ses ancêtres ou de ses descendants sur les racines et les branches d'un arbre ?
Bien avant d'être mise en image, la généalogie, orale puis écrite, est d'abord apparue sous forme narrative. Elle est une des plus anciennes façons de mémoriser l'histoire, de la scander et de l'écrire. Elle rythme les récits fondateurs des grandes civilisations. Mais, dès la haute antiquité, la généalogie satisfait bien plus qu'à la seule curiosité historique. En mettant en avant le souvenir des ancêtres les plus importants, en faisant remonter certaines familles aux temps fondateurs, elle participe à la légitimation des institutions et à la vie même de la cité. Aux environs de l'an Mil, alors que se met en place la société féodale et que se restructure la famille, la généalogie se diffuse et se diversifie dans ses usages. Elle se fait l'habile support de toutes sortes de discours d'ordre religieux, politique, juridique et social. Querelles successorales, réforme des pratiques matrimoniales, ambitions sociales nécessitent de véritables argumentaires généalogiques. A cette fin, didactique ou démonstrative, elle suscite l'image, la réclame même, pour faire passer plus subtilement son propos. C'est alors, au coeur du Moyen Age, que naît le dessin généalogique.
Pour répondre à ces besoins, le Moyen Age révèle une étonnante fécondité et une très riche réflexion sur le sens des images. La figure de l'arbre ne s'est pas imposée sans mal. D'autres images aujourd'hui oubliées, archi­tectures, chaînes ou figures humaines, l'ont longtemps précédée et concurrencée. Timidement apparu au tournant de l'an Mil, l'arbre généalogique a crû au milieu de toutes sortes d'autres arborescences, et n'a triomphé par la richesse de sa symbolique qu'à la fin du Moyen Age et à la Renaissance, emportant l'adhésion des juristes et des théologiens bien avant celle des historiens.
Son succès coïncide avec le grand essor de l'impri­merie dont il exploite toutes les ressources, des grandes sommes historiques in-folio aux almanachs de poche en passant par l'affiche politique. Soumis aux contraintes de la mise en page, tantôt descendant, tantôt ascendant, souvent sectionné, il s'enracine parfois dans les deux et, parfaitement irréel, flotte dans les airs. Plus d'une fois, il pousse à l'horizontale comme en témoigne une généalogie des rois de France de six mètres de long, gravée et peinte en 1583, reproduite en fin de volume en fac-similé de grandeur réelle. Rapidement banalisé, l'arbre ne semble bien souvent que prétexte ornemental loin des réalités végétales.
Au-delà de sa richesse décorative, le dessin généalogique vise d'abord à montrer l'histoire et les aspirations d'une famille, à illustrer différentes conceptions familiales de la génération et du mariage. Assumant des fonctions auxquelles ne répond pas le récit généalogique ordinaire, il s'adapte aux différents usages de la généalogie et évolue avec eux.

Introduction

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